Pichet Klunchun : Les gentlemen
Apres avoir monté cette chorégraphie à Singapour en juin 2014, Pichet Klunchun a fait dansé cette pièce au Centre d’Arts dramatique de l’Université Chulalongkorn à Bangkok fin janvier 2015.
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Je vous avais présenté ce danseur-chorégraphe dans un article publié le 5 mars 2013 (Pichet Klunchun : La danse contemporaine basée sur l’art traditionnel thaïlandais).
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Pichet Klunchun ne danse pas lui-même cette pièce ce sont 4 danseurs de sa compagnie qui sont sur scène, une danseuse assure une présence sans toutefois danser.
Le titre de la pièce à la création était « Nay Nai » et était inspiré du livre de Chanon Yodhong « Nay Nai Samai Ratchakan Thi Hok » qui signifie littéralement « Messieurs en attente pendant le règne du roi Rama VI», un livre qui avait suscité la controverse lors de sa parution il y a deux ans.
Le Roi Rama VI avait décidé que son entourage serait masculin et avait remplacé les femmes de la cour par des hommes. Pichet Klunchun a déclaré : «Quand je ai lu ce livre, j’ai été frappé par la façon dont à la cour royale ces hommes vivaient dans ce qui était semblable à un reality show où un spectacle de jeu contemporain parce qu’il y avait beaucoup de concurrence et de lutte pour le pouvoir ». Si de nos jours l’armée est complètement séparée des arts, à l’époque, ces hommes de cours pratiquaient les arts martiaux, mais avaient étudié le théâtre occidental, ainsi que le théâtre classique thaïlandais khon.
Dans cette pièce il y a de l’amour, de l’amitié virile, de la concurrence et la quête du pouvoir.
Le travail, qui est conçu pour ressembler à un concours de télé-réalité, voit les quatre interprètes masculins se battrent entre eux pour gagner le plus de pouvoir au sommet. Mais ce sont aussi les relations interpersonnelles, de domination, séduction, trahison, qui sont mises en scène au travers des combats et des jeux et des mouvements physiques.
La pièce commence dans le noir, seulement éclairé par les néons bordant les structures des costumes de scène en plastique transparent des danseurs qui laissent apercevoir leur corps. C’est plus une introduction théâtrale fantastique qu’un spectacle de danse.
Apres cette séquence commence la lutte des quatre danseurs. Vêtus de boxer shorts ils combattent dans des joutes qui finissent souvent comme des joutes amoureuses. Le public est pris à témoin, chaque danseur essayant de se valoriser à ses yeux, on est proche d’un show dans un bar de gogo boys.
Dans la troisième partie Pichet Klunchun retrouve ses racines du théâtre khon, faisant exécuter à ses danseurs des figures de ce théâtre.
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Contrairement à d’autres œuvres chorégraphiées par Pichet Klunchun, The Gentlemen ne sera pas joué sous d’autres cieux, le chorégraphe considérant que cette œuvre est destinée au public thaïlandais et aux expatriés vivant en Thaïlande mieux à même de la comprendre. Le travail fait référence à un contexte historique et socio-culturel thaïlandais très spécifique.
La représentation était suivie par un dialogue entre les danseurs et le public.
Une belle représentation, une lecture plus politique pourrait être faite de cette pièce jouée dans le contexte thaïlandais actuel.
Pichet Klunchun est un artiste mondialement reconnu, il vient de recevoir le prestigieux prix John D Rockefeller III de l’Asian Cultural Council à New York, mais il avait été également décoré en France étant fait chevalier des Arts et des Lettres.
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