Kamol Tassananchalee : L’artiste de deux mondes
Le Ratchadamnoen Contemporary Art Center à Bangkok a organisé une grande exposition consacrée à Kamol Tassananchalee cet artiste connu internationalement, l’occasion de vous le présenter.
Né en 1944 à Thonburi, il est d’une famille d’artistes, son grand-père était peintre à la cour du Roi Rama IV.
Après des études à l’Université de Srinakharinwirot, Kamol a été étudiant à l’Otis Art Institute à Los Angeles.
C’est le début de sa double appartenance, USA – Thaïlande, puisqu’il s’y installe dans les années 70.
Comme les moines bouddhistes allaient dans différentes contrées diffuser la parole de Bouddha et souvent utilisaient des images figuratives et symboliques pour porter leur message, Kamol est le messager de l’Asie du Sud-Est aux USA.
Dans ses œuvres on trouve cette symbolique bouddhiste que ce soit dans la série des empreintes de Bouddha ou celle des cerfs-volants, plus liée aux traditions thaïes.
Pour renforcer les liens USA – Thaïlande, Kamol Tassananchalee a créé le Thaï Art Council en 1982 à Los Angeles. Le centre a pour vocation de faire connaitre l’art thaïlandais contemporain mais également d’organiser des échanges entre les deux pays. Kamol enseigne dans ce centre et y accueille de jeunes artistes thaïlandais à qui il fait découvrir non seulement l’art américain au travers de visites de musées ou de rencontres d’artistes, mais aussi les paysages naturels et sauvages uniques de l’ouest américain.
Il organise des expositions confrontant des artistes américains et des artistes thaïlandais comme celle de Chiang Mai en 2012 présentée ci-dessous. Une vidéo dans laquelle on voit Kamol travailler en public.
Vidéo :
En 1997, Kamol Tassananchalee a été désigné comme artiste national thaïlandais (pour connaitre ce que signifie le titre d’artiste national, voir l’article du 26 février 2012 : Le titre d’artiste national en Thaïlande), ce qui en fait en dehors de la Thaïlande un ambassadeur culturel mais aussi un soutien pour les artistes thaïlandais et ses élèves.
Depuis plusieurs années ses œuvres ont évoluées et font moins référence à la philosophie asiatique. Ce sont des œuvres abstraites dans lesquelles apparaissent parfois des créatures ou des portraits.
Une de ses dernières séries «Les quatre éléments et l’Univers» délaisse la référence implicite à l’Asie mais reste dans le domaine de la spiritualité, la cosmologie asiatique et son propre monde de rêves.
Kamol a fait l’objet de centaines d’expositions nationales et internationales dans le monde entier, de Tokyo à Los Angeles. Dans le catalogue de sa dernière exposition plus de 300 expositions sont recensées sans que ce chiffre soit exhaustif, mais je n’ai pas trouvé trace d’exposition en France. Il a exposé en Allemagne et en Italie.
Un florilège d’œuvres de Kamol Tassananchalee dans le diaporama ci-dessous.
Vidéo :
L’artiste va représenter la Thaïlande à la Biennale de Venise cette année, de mai à novembre 2015, ce qui a créé une certaine controverse, certains le jugeant trop «installé» pour être représentatif de l’art thaïlandais contemporain. Son projet s’intitule «Spiritualité – liberté et créativité, le fondement de l’architecture thaïlandaise».
Le projet de pavillon thaïlandais
L’œuvre de Kamol Tassananchalee est intéressante car le peintre a su s’affranchir de la lourdeur des traditions et des règles normatives, mais sans trahir son origine et sa culture, qui parfois rendent incompréhensible et inintéressant l’art thaïlandais pour un public international.
A titre indicatif la toile intitulée «Lovers» a été adjuge 8.314 dollars US à une vente aux enchères organisée par Christie’s à Hong-Kong.
Mais 5 œuvres de la collection de Barbara Lazaroff se sont vendues entre 1.280 et 4.000 dollars à une vente à Beverly Hills, Californie, en 2014. A sa dernière exposition une eau-forte, tirée à 50 exemplaires, se vendait 20.000 bahts (540 euros).
A suivre sa dernière exposition à Bangkok : «Kamol Tassananchalee & Friends»
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