Bangkok : Le parc Lumpini à 4h30 du matin

J’avais remarqué à l’entrée du parc Lumpini qu’il ouvrait à 4 h 30 le matin. Intrigue – Qui allait au parc au milieu de la nuit ? – j’ai décidé d’y être à l’ouverture un jour de semaine ordinaire.

Le parc Lumpini, pour ceux qui ne le connaissent pas, est un très grand parc, un peu plus de 57 hectares, au centre de Bangkok, au carrefour des rues Rama IV, Silom et Ratchadamri. Dans la journée de nombreux bangkokiens y vont pour se détendre dans cet espace de verdure et de calme au cœur de la cité. Mais à 4 heures et demi du matin qui pouvait y aller et pourquoi ?

Si on dit que Bangkok est une ville qui ne s’arrête jamais, à 4 heures du matin elle est assoupie, les bars de nuits et les discothèques ont fermé à 2 heures, le métro n’est pas ouvert, et il n’y a pas encore les embouteillages dus au début de la journée de travail.

Surprise à 4 heures 15 devant la statue du Roi Rama VI et l’entrée principale du parc, il y a déjà une trentaine de personnes. En attendant l’ouverture, elles tournent autour de la statue, je comprendrai après que c’est un échauffement, beaucoup semblent se connaitre.

A 4 heures 30 du matin quand un gardien vient ouvrir la grille, avant de retourner dans sa guérite replonger dans le sommeil, la petite foule, qui a déjà grossi, s’égaille dans le parc.

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Les visiteurs ne sont pas jeunes pour la plupart. Une dame, comptant plus de 70 ans, m’a indiqué que beaucoup étaient des hommes d’affaires ou des directeurs d’usine qui venaient faire un peu de sport avant d’aller travailler. Le public me semble un peu plus âgé que ce qu’elle indique. Elle-même se levait tous les jours à 3 heures du matin pour être là à l’ouverture. Suivie par sa bonne, son sport consistait à faire 2 fois le tour du parc en marchant et en frappant dans les mains. Sa bonne suivait en lui donnant de temps en temps de petites serviettes éponge pour essuyer la sueur, que personnellement compte-tenu de l’intensité de l’exercice, je n’ai pas vu.

Et le grand ballet commence. Tout le monde marche, plus ou moins vigoureusement, court, plus ou moins vite, dans le sens des aiguilles d’une montre.

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Visiblement certains se sont donnés rendez-vous, de vieilles dames s’arrêtent sur les bancs pour papoter. D’autres installent sur les tables du parc des collations pour la fin de la séquence sportive. La convivialité semble d’ailleurs aussi importante que le sport. Et pour ceux qui n’ont rien apporté, les petites échoppes du parc sont ouvertes. Toutes les structures support du parc sont en ordre de marche d’ailleurs, les balayeurs, la sécurité, même les dames-pipi.

Mais Lumpini, ce ne sont pas que la marche et la course à pieds, le parc offre en libre-service des équipements qui sont déjà bien utilisés.

L’espace culturisme, éclairé par des néons, est déjà occupé. Et les bodybuilders sont déjà en train de soulever de la fonte. Les utilisateurs sont plus jeunes et exclusivement masculins.

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Le réaménagement du parc, après l’occupation pendant six mois jusqu’en mai 2014 par les manifestants anti-gouvernementaux, a permis de multiplier les équipements pour le maintien en forme. Dès l’ouverture ils sont très utilisés.

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Plus le temps passe, plus le public rajeunit. Mais il reste relativement âgé. Ce qui est également surprenant, c’est aussi la présence de personnes handicapées, même en fauteuil roulant, qui viennent faire des exercices compatibles avec leur état.

Mais le souci de la forme physique ne fait pas oublier la spiritualité, les deux petits sanctuaires bouddhistes du parc sont très fréquentés, les «sportifs» suspendent leurs exercices pour y faire une offrande et une prière.

A 6 heures le parc s’anime encore plus. Les coureurs se sont multipliés mais c’est surtout l’heure où débutent les entraînements collectifs de gym, plus ou moins douce, mais les participants adaptent à leur rythme.

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A 6 heures 30 quand le jour se lève, le parc est en pleine activité.

Pour moi c’est l’heure de partir prendre un petit déjeuner. Sur le chemin du retour, je croise des varans qui sont en train de se disputer un poisson.

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Mon petit déjeuner sera un peu diffèrent. J’ai besoin d’un remontant après avoir vu autant de gens se dépenser.

Je pars étonné du nombre de personnes que j’ai croisé, de tous âges et cherchant à faire de l’exercice pour se maintenir en forme. Je n’ai pas connaissance d’un tel phénomène en France.

Ce parc est plein de richesses et offre de nombreuses possibilités d’activité, pas seulement sportives, ce sera le sujet de prochains articles.

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